Collecte d’eau d’érable, celle qui annonce le début des activités printanières.

Les différentes couches de l’Arbre

Récolte d’eau de bouleau, à la fin de la saison de l’eau d’érable.

Voir l’article sur la cueillette et la conservation de leau de bouleau

EAUX PRINTANIÈRES

Le printemps se pointe doucement et avec lui, la collecte de l’eau d’érable, puis celle de l’eau de bouleau. D’autres feuillus offrent aussi leur eau médicinale jusqu’à l’apparition des premières feuilles qui enclencheront le processus de photosynthèse, et qui transformeront l’eau en sève.

EAU OU SÈVE?

L’EAU, c’est celle que l’arbre boit par ses racines. L’Arbre aspire l’eau qui monte du sol au printemps et qui vient nourrir la couche de cambium, cette couche de nouveau bois tout tendre, souvent comestible, qui se trouve juste sous l’écorce. Au printemps, le cambium est vert, souple et gorgé d’eau. Dès que les feuilles s’ouvrent et s’offrent au soleil, le cambium commence à durcir et devient bois, jusqu’à la fin de l’automne. Les couches de cambium du printemps qui durcissent forment les marques, les anneaux de croissance, qu’on peut compter pour connaitre l'âge de l'Arbre.

Lorsqu’on perce l’arbre au printemps, c’est cette eau sucrée et médicinale, pleine de minéraux qui viennent de la Terre et de l’Arbre lui-même, qui vient remplir nos chaudières en quelques heures, si le temps est doux.

LA SÈVE ne se récolte pas. Une fois que les feuilles sont ouvertes, le processus de photosynthèse commence. L’eau qui a nourri le tronc est aspirée par les feuilles naissantes pour aider à leur croissance. Le cambium durcit lentement et ne contient plus d’eau. Percer l’arbre après l’ouverture des feuilles ne fera que le blesser inutilement.

CONIFÈRES ET FEUILLUS

Il n’est pas possible de récolter de l’eau de conifères, simplement parce qu’ils ne perdent pratiquement pas leurs aiguilles et qu’ils restent “réveillés” tout l’hiver. Ils forment bien une couche de cambium comestible, mais percer un conifère fera couler une résine, qui se trouve en fait à être la sève de l’arbre, très concentrée, pour survivre aux gels de l’hiver.

Seuls les feuillus fournissent de l’eau en grande quantité au printemps, jusqu’à l’apparition des feuilles. Plusieurs feuillus fournissent une eau riche en minéraux qui viennent aider à la santé humaine, en nettoyant différents organes, selon la sorte d’Arbre. De façon naturelle, une cure à l’eau de feuillus se termine quand l’Arbre ne donne plus d’eau. On peut cependant faire réserve d’eau congelée, pour prolonger une cure, en cas de besoin. Voir ici cet article sur la cueillette et la conservation de l’eau de bouleau.

ÉRABLES

Tous les érables fournissent une eau plus ou moins sucrée, la plus populaire étant l’eau de l’érable à sucre, pour le sirop qu’il donne par processus d’ébullition. On peut aussi récolter et boire l’eau de l’érable rouge (appelé aussi plaine), celle de l’érable à Giguère et celle de l’érable noir. Je ne connais pas les vertus de l’eau de l’érable de Norvège, introduit par exemple au Mont-Royal. Les arbustes appelés érables (de Pennsylvannie ou à épis) ne sont pas intéressants à percer, étant trop petits.

L’eau de l’érable à sucre est très sucrée et ne devrait pas être consommée par les diabétiques. Cette eau est excellente pour faire une cure du transit digestif, en aidant les toxines à décoller des parois intestinales. Même chose pour les autres érables/arbres, en beaucoup moins sucré.

BOULEAUX

Les bouleaux donnent aussi une excellente eau médicinale. Chacun traite des affections différentes. Prudence en cas d’allergie à l’aspirine.

Le bouleau blanc, le plus populaire, donne une eau purifiante pour le système lymphatique. En dégageant les toxines de la lymphe (l’eau de notre corps), la santé de notre système immunitaire s’en trouve grandement améliorée. Une cure à l’eau de bouleau blanc aide à se débarrasser de symptômes d'allergie, de problèmes de peau (eczéma, acné hormonale, psoriasis) et permet une meilleure réponse immunitaire aux différents virus de notre environnement. Cette eau peut être bue en grande quantité (jusqu’à deux litres par jour, selon la condition de santé).

Le bouleau jaune, aussi appelé merisier (à tort), donne une eau qui vient nettoyer les articulations, soulageant les symptômes de rhumatismes, d'arthrite, d'arthrose ou d'ostéoporose. À consommer en petite quantité pour éviter les nausées.

Le bouleau gris (ou bouleau à feuille de peuplier) donne une eau plus amère (avec un petit goût de melon!) qui aide aux troubles digestifs (ulcères, acidité gastrique, constipation, reflux). À boire en petite quantité plusieurs fois par jour, idéalement avant les repas. Efficace à condition de changer l’alimentation acide pour une alimentation alcaline durant la cure.

PEUPLIERS

Le peuplier baumier donne une eau très goûteuse et parfumée, difficile à consommer en interne. Elle peut par contre être récolée en grande quantité pour ajouter à l’eau d’un grand bain ou d’un bain de siège, pour soigner toute affection à la peau ou aux organes génitaux. On peut aussi l’utiliser fraiche et en compresses sur des brûlures, de même qu'en petit bain de vapeur pour soulager les affections pulmonaires (toux, irritation, bronchite, asthme sec).

Le peuplier faux-tremble donne une eau printanière idéale pour faire un traitement contre les vers intestinaux chez l’adulte et chez l’enfant. En interne, son eau nettoie le sang et aide à l’expulsion des toxines par les urines. Elle aide aussi à soulager les douleurs aux articulations.

Je ne connais pas la médecine du peuplier deltoïde ou du peuplier à grandes dents.

LES FRÊNES

Blanc, noir ou rouge.

Comme tous les feuillus, ils donnent de l’eau au printemps. Je ne connais pas la médecine de leur eau.

LES SAULES

Il y a les saules /arbres et les saules/arbustes, ces derniers étant trop petits pour en récolter l’eau.

L’eau des saules/arbres ne goûte pas bon mais peut aider à traiter les maladies chroniques inflammatoires (maladie de Crohn, fibromyalgie, nevrites…) À ne pas consommer en cas d’allergie à l’aspirine.

EN CONCLUSION

Il m’est arrivé moi-même, en cours de rédaction, d’utiliser le mot “sève” comme un synonyme du mot “eau”, comme dans le langage populaire. Je rectifie le tir avec cet article, en vous invitant notamment à consulter les références en bas de page.

Avant de percer un arbre pour en récolter l’eau, prenez soin de lui demander, de lui offrir un don avant de prendre, de le remercier et de le soigner avec respect, une fois la collecte d’eau terminée.

Je vous souhaite un beau printemps.

Prenez soin de vous.

 
 

mars 2022

 
 

RÉFÉRENCES

Usages autochtones des plantes médicinales du Québec, volume des ARBRES

Usages autochtones des plantes médicinales du Québec, la BASE

Les peupliers du Québec

Les bouleaux du Québec

Les érables du Québec

La photosynthèse